Thursday, November 6, 2008

Éric Rohmer et Faust




«Que Murnau chérisse le mouvement, pour un cinéaste cela va de soi: l'important est qu'il l'aime en peintre, que dans la représentation de celui-ci il accède à la beauté picturale beaucoup plus aisément que dans celle de l'immobilité.  C'est le mouvement surtout chez lui, qui fait le dessin.»  Rohmer, L'organisation de l'espace dans le Faust de Murau, p.21.

Rohmer affirme dans ce livre que chaque images du film de Murnau est une oeuvre picturale comparable à de grandes toiles.  Il compare longuement l'éclairage clair-obscur à celui de Rembrandt.  

Cette citation est bien intéressante si on le compare au cinéma d'animation.  Chez Murnau le mouvement fait le dessin, pourtant un cinéaste d'animation crée le mouvement par le dessin.  
«Contrairement à ce qui se passe chez le peintre, il semble que ce n'est pas la ligne qui crée l'expression, mais l'expression la ligne» Rohmer (22-23)
À travers un éclairage et un soucis pictural Murnau met en relief la peinture dans le septième art.  L'ouvrage de Rohmer réoriente la question proposé antérieurement sur le blog entre Tarkovsky et Eisenstein.
En lisant ce merveilleux bouquin, un film d'animation me vient en tête : L'homme qui plantait des arbres par Frédéric Bach.

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