Thursday, October 2, 2008

Une Variété de perceptions

Chacun extrait un élément précis face à une œuvre d’art. En discutant de Solaris, j’ai du réfléchir plusieurs instants avant de me remémorer quelle était la scène de l’autoroute. Pourtant, cette scène m’avait profondément émue. J’ai réalisé par la suite que l’autoroute n’a jamais été ce qui avait le plus d’importance à mes yeux dans cette scène. Cette voie n’est pour moi qu’un élément de décor présenté entre les gros plans de l’homme dans la voiture. À mes yeux, cette scène est un exemple parfait d’image-affection en raison des plans chargés d’émotion qu’elle contient. C’est avant tout l’intensité émotive véhiculée par le visage du personnage qui me foudroie.

La perception d’une œuvre d’art ne varie pas seulement d’un individu à l’autre, mais aussi selon notre propre expérience. En écoutant le documentaire sur Norman McLaren, je suis parvenue à avoir une toute nouvelle vision d’un film que je connaissais pourtant très bien. Jusqu’à aujourd’hui, le mouvement des formes dans Mosaïque était pour moi un agencement de carrés se rapprochant et se repoussant continuellement. Pourtant, après avoir écouté McLaren expliquer qu’il s’agissait de points entre les intersections de lignes verticales et horizontales, le film semble désormais prendre à mes yeux une forme nouvelle. Ce ne sont plus les points qui s’animent, mais plutôt les lignes invisibles que je perçois. Ce qui est fascinant avec une œuvre d’art aussi captivante, c’est qu’il semblerait possible de la regarder indéfiniment et en comprendre une signification nouvelle et plus profonde à chaque fois. J'en déduis aussi que notre perception naturelle se renouvelle selon l'évolution de notre mode de pensée.

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